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 Jazz-rhapsodie pour musique et philo

Penser ce qui devient, déchiffrer les signes, pour résister à la médiocrité nihiliste et produire une jubilation!...

aphorismes d'éthique hivernale

Publié le 2 Mars 2017 par Bernard Petit dans Vivre et philosopher, Ethique et politique

De l'Ethique


"Sur l'avenir, tout le monde se trompe. L'homme ne peut être sûr que du moment présent... Mais est-ce bien vrai? Peut-il vraiment le connaître, le présent? Est-il capable de le juger? Bien sûr que non. Car comment celui qui ne connaît pas l'avenir pourrait-il comprendre le sens du présent?..." (Milan Kundera, L’Ignorance)

Peut-être que rien n'est plus trompeur que le présent! Peut-être que seul le présent est trompeur! Peut-être que l'errance est la seule vérité du présent!... Peut-être que le présent est le grand mythe de la (post-)modernité!...
*

Pour s'habituer à la variabilité permanente de tout le devenir, on devrait s'exercer à faire chaque jour quelque chose de volontairement inhabituel.

 

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Leçon de vie : le plus appétissant n’est pas toujours le meilleur et le plus dégoûtant n’est pas toujours le pire ! (vaut pour l’aliment, l’amour, l’art, l’éthique…)
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Dans l’histoire humaine, rien n’est plus ordinaire que le vol des idées, dans tous les sens du terme : les humains sont des voleurs et les idées sont volatiles. Le vaniteux cupide s’en plaindra, mais le sage humaniste s’en félicitera !...
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Gardons -nous de pousser trop loin l'anti-humanisme, qui n'est le plus souvent qu'un humanisme idolâtré, puis déçu!...Et ne demandons pas à l'humanité plus qu'elle ne pourra jamais nous donner, de peur qu'elle se mette à tout nous refuser!...

*
On répète trop que l’expérience des autres nous serait inutile parce qu’on ne pourrait la reproduire : si c’était aussi vrai , elle serait aussi inutile à celui qui l’a faite, puisqu’il ne pourra la reproduire une 2e fois exactement, et il n’y aurait jamais aucune leçon de l’expérience. En vérité, « l’expérience n’instruit que des esprits préparés » (Claude Bernard), préparés à comprendre ce qui se passe dans chaque expérience. Autrement dit, l’expérience ne nous instruit que sous la condition d’une perception attentive, d’une mémoire fidèle et d’une raison directrice qui arrange le tout pour l’adapter aux nouveaux faits éventuels. Les connaissances transmissibles (par les médias de toutes sortes) ne sont au fond rien d’autre que la longue et complexe expérience humaine sédimentée par la suite des générations ; et ici, il y a peu de différences entre celles de la science et celles de toute tradition, dont les sciences les mieux vérifiées tirent aussi toute leur efficacité sociale.

Bernard Petit (02/03/2017)

 

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Les aphorismes d'hiver ne se ramassent pas à la pelle!...

Publié le 2 Mars 2017 par Bernard Petit dans Vivre et philosopher, Littérature

De la Nature

 

 

      Dans le fond, au sens propre comme au sens figuré, c'est la Nuit qui éclaire le Jour.
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        " D' Alembert : - Car enfin cette sensibilité que vous lui substituez [à Dieu],
   si c'est une qualité générale et essentielle de la matière, il faut que la pierre sente.
      Diderot: - Pourquoi non?
      D' Alembert: - C'est difficile à croire. "

(Diderot, Le Rêve de D'Alembert, 1e partie: « Suite d'un entretien... ») 
     Ce qui est difficile n'est pas impossible; et nous ne connaissons au fond qu'une seule manière de sentir, la manière humaine, à partir de quoi nous imaginons les autres formes de sensibilité animales, végétales et idéales: alors pourquoi pas des formes minérales, en apparence les plus éloignées de nos propres habitudes?...
*

 

Du Langage

 

 

     Rien ne dit que l'absolu existe en dehors du langage: peut-être "Absolu" n'est-il que  le terme-limite et l'interface de toute "relation d' être" pensable à partir du langage.

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      Avant d'être un système logique, le langage est une puissance vitale et poétique, et partant de là et grâce à cela, le sujet du langage invente de la logique. "Toute langue naît comme musique et finit comme algèbre" (André Marie Ampère).
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      La parole ne remplace pas l'action muette, elle la complète: elle l'interprète, elle l'inspire et elle l'amplifie.
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« Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous n'osons pas écrire, c'est parce que nous n'osons pas écrire que c'est si difficile » (Sénèque).
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      C’est la société qui nous contraint au bavardage, parce que c’est la meilleure forme de censure, la sélection immanente par la vitesse, l'immédiateté, le réflexe conditionné, l'utilité du "bout du nez"...
  Ainsi, étonnamment, la parole déchaînée ("décomplexée") peut empêcher la pensée.
 
"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" (Albert Camus).

 

                                          Bernard Petit  (02/03/2017)

 

 

 

 

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S’altérer et se désaltérer, dans les ondes de l’amor fati.

Publié le 2 Mars 2017 par Bernard Petit dans Littérature, Vivre et philosopher

– Si j’avais ce que je désire sans le posséder, et si je n’avais pas ce que j’ai sans le désirer,
je serais quelqu’un d’autre;  et peut-être que l’univers serait radicalement différent. Cela ne serait peut-être ni pire, ni mieux, mais cela serait différent… Être ou ne pas être ainsi ou autrement, dormir, rêver ou rêvasser peut-être…(Ô Hamlet!...que deviens-tu?...) ...
En tous cas s’oublier tel quel, au présent, au passé et au futur !...
- Mais, à chaque moment, peut-on être autre chose que ce que l’on est, même en rêve ?
- Oui, en rêve, on est même toujours autre chose que ce que l’on est…même si l'on est un autre que personne d'autre ne peut rêver à sa place!...des identités alternatives dans des mondes alternatifs!...

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Quelle est cette chose qu’on appelle amour ?

Publié le 2 Mars 2017 par Bernard Petit dans Littérature

– « …L’idéal, ce serait de tomber amoureux de Pénélope, et de partir avec elle en voyage, en Andalousie, en Grèce, en Italie, à Paris, à New York, au Brésil, en Inde, en Mélanésie... On ferait l’amour deux fois par jour, uniquement dans des palaces et d’autres endroits bizarres qui l’exciteraient follement (il faut des règles pour improviser avec génie), et ergo sum idem… Ce serait terriblement passionné, épouvantablement délirant, délectablement épuisant, atrocement ludique, poétiquement infantile et douloureusement exquis. Elle m’aimerait aussi, et l’on ne parlerait quasiment que de nous, parce que nous serions le centre de l’univers… Ce serait l’intoxication la plus fatale et la plus douce qui puisse être pour une conscience individualiste occidentale nihiliste… Un amor sin futuro, que vale la pena de morir para él… »

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